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Catégories: Droit bancaire et financier, Droit des sociétés et droit commercial, Private Equity, Venture Capital, Environnemental, Social et Gouvernance (ESG)
L'ESG est un acronyme qui désigne les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, lesquels sont devenus des enjeux majeurs pour les entreprises et les investisseurs du monde entier.
L’ESG, ou Environmental, Social and Governance, est un concept visant à intégrer les considérations environnementales, sociales et de gouvernance pour évaluer la durabilité et la responsabilité des pratiques commerciales d'une entreprise. Il s’agit de facteurs non financiers dont les investisseurs et les entreprises (au niveau de leurs organes de direction et, de manière croissante, de leurs actionnaires) tiennent compte lorsqu’ils élaborent leur stratégie de développement et prennent leurs décisions commerciales :
Les entreprises sont de plus en plus conscientes de leur impact sur l'environnement, les communautés dans lesquelles elles opèrent et la manière dont elles sont gérées. Les critères ESG fournissent un cadre permettant d'évaluer ces aspects non financiers et d'intégrer la durabilité et la responsabilité sociale dans la prise de décisions économiques. D’un côté, les investisseurs, les consommateurs et les régulateurs accordent une attention croissante aux entreprises qui adoptent des pratiques commerciales durables et respectueuses de l'environnement ; de l’autre, en intégrant les critères ESG dans leurs stratégies, les acteurs économiques espèrent non seulement améliorer leur réputation et leur performance à long terme, mais aussi contribuer à un avenir plus durable et équitable pour tous.
Alors que la Suisse s'efforce de se conformer aux normes mondiales, ces développements commerciaux qui s'accélèrent rapidement s'accompagnent d'une expansion tout aussi étonnante de l'agenda législatif.
En Suisse, la clé de voûte de l’approche ESG est inscrite aux art. 2, art. 73 et 95 al. 3 de la Constitution fédérale suisse du 18 avril 1999 qui exprime les principes d’égalité des chances, de durabilité et d’ordre juste, comme des objectifs prioritaires de la politique économique et sociale suisse. La Constitution contient toutefois de nombreuses autres références à ces principes. Ainsi, en matière de politique agricole, la Confédération veille à ce que la production réponde notamment aux exigences de développement durable et qu’elle respecte l’environnement et les animaux (art. 104 al. 1 Cst) ; en matière de sécurité alimentaire, la Confédération crée des conditions pour une utilisation des denrées alimentaires qui préserve les ressources (art. 104a let. e Cst) ; en matière de politique étrangère, la Confédération contribue notamment à promouvoir le respect des droits de l’homme et à préserver les ressources naturelles (art. 54 al. 2 Cst).
C’est dans ce contexte que les entreprises suisses sont encouragées à accorder une attention particulière aux considérations environnementales, sociales et de gouvernance dans leurs décisions commerciales. Et c’est dans cet esprit que de nombreuses lois imposent désormais un certain nombre de devoirs, de manière directe ou indirecte, aux entreprises suisses.
a) Sur les facteurs environnementaux :
b) Sur les facteurs sociaux :
Le 1er juillet 2020, la Loi fédérale sur l’égalité entre femmes et hommes, du 24 mars 1995 (LEg) a été complétée d’une section visant à accélérer la mise en œuvre de l’égalité salariale (fondée sur l’art. 8 al. 3 Cst) au sein d’entreprises employant 100 employés ou plus, Ainsi, si une société suisse occupe un effectif d’au moins 100 employés à plein temps au début d’une année civile, elle doit effectuer, tous les 4 ans, une analyse interne sur l’égalité des salaires en son sein (art. 13a LEg) et obtenir un rapport d’un organe indépendant sur le résultat de son analyse (art. 13d al. 1 LEg), informer par écrit les travailleurs du résultat de l’analyse (art. 13g LEg) ainsi que ses actionnaires si ses actions sont cotées en bourse (art. 13h LEg).
c) Sur les mesures de gouvernance
Le nouveau droit de la SA, adopté par le parlement le 19 juin 2020, est entré en vigueur pour partie le 1er janvier 2021, et pour le solde le 1er janvier 2023. Deux aspects de ce nouveau droit concernent directement les facteurs de gouvernance du concept ESG: d’une part, les quotas dans les directions de sociétés, et d’autre part la lutte contre les rémunérations abusives.
En octobre 2017, la Suisse a ratifié l'Accord de Paris, du 12 décembre 2015 (Accord sur le climat) et s'est engagée à réduire l’utilisation des ressources fossiles (charbon, pétrole, gaz) les émissions de gaz à effet de serre conformément aux objectifs de l'Accord de Paris, i.e. réduction de la moitié les émissions de CO2 d’ici 2030 par rapport aux valeurs de 1990. L’Accord est un instrument juridique contraignant pour les Etats parties, mais qui ne donne pas de droits ni n’imposent d’obligations, directement aux sociétés et/ou individus. La Suisse s’efforce de mettre en œuvre les engagements de l’Accord de Paris, notamment dans la Loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat, sur l’innovation et sur le renforcement de la sécurité énergétique soumis à votation populaire le 18 juin 2023.
Lors de sa séance du 24 juin 2020, le Conseil fédéral a adopté un rapport (lien ici) et des lignes directrices (lien ici) concernant le développement durable dans le secteur financier. Le but visé est de faire de la Suisse l’un des principaux centres mondiaux de services financiers durables. À cet effet, le Conseil fédéral entend aménager les conditions-cadres de manière à améliorer la compétitivité de la place financière suisse et à permettre au secteur financier d’apporter une contribution efficace au développement durable. Le rapport examine en détail, en se concentrant sur les aspects environnementaux, treize mesures concernant le développement durable dans le secteur financier, dont certaines sont également en discussion au sein de l’UE. Les mesures portent principalement sur la transparence, les activités de placement, la formation initiale et continue ainsi que les risques.
Enfin, depuis 2002, le «Code suisse de bonnes pratiques pour la gouvernance d’entreprise» (CSBP) publié par la fédération des entreprises suisses « economiesuisse » est largement devenu une référence dans le domaine de la conduite responsable des affaires. Il a été révisé le 22 novembre 2022 pour intégrer les développements liés au nouveau droit des sociétés anonymes et au développement soutenu dans le domaine de la durabilité. Le Code n’a pas force contraignante ; les entreprises qui décident de s’y soumettre restent libres de s’organiser comme elles l’entendent mais doivent expliquer de manière appropriée pourquoi elles dérogent à l’une ou l’autre recommandation le cas échéant (principe du « comply or explain »).
En relation avec le sujet de ce blog, on signalera en particulier les recommandations suivantes:
En collaboration avec le secteur financier, la Confédération a élaboré et publié fin juin 2022 des indicateurs : les Swiss Climate Scores (lien ici). Ces indicateurs sont au nombre de 6; ils s’appuient sur des normes reconnues et sont censés contribuer à la comparabilité des placements financiers :
Parallèlement, la Suisse a vu se multiplier et s'accélérer les initiatives du secteur privé, en particulier dans le secteur financier, pour promouvoir l’investissement durable. C’est notamment le cas de :
Le domaine connaît également de nombreux labels et certifications de finance durable qui peuvent être décernées aux acteurs désireux d’être reconnus comme soucieux de ces enjeux, tels que:
On signalera enfin des initiatives plus corporatives, comme celle de la « Net Zero Lawyers Alliance » (https://www.netzerolawyers.com) qui a pour objectif de mobiliser les juristes d'affaires, les cabinets d'avocats et le droit pour accélérer la transition vers le "net zéro » ou le Legal ESG qui rassemble des leaders d'opinion pour répondre à l'impératif commercial de la gouvernance environnementale, sociale et d'entreprise dans la profession juridique (lien ici).
En conclusion, l'ESG est devenue une question cruciale pour les entreprises suisses. Elle représente un moyen de répondre aux attentes croissantes en matière de responsabilité sociale et environnementale. D’une part, il semble que les entreprises qui adoptent de solides pratiques ESG sont mieux placées pour gérer les risques opérationnels et financiers, ainsi que pour accroître leur résilience face aux perturbations du marché. D’autre part, les investisseurs et les consommateurs sont de plus en plus conscients de l'impact environnemental et social de leurs choix et sont à la recherche de produits et de services durables. En adoptant des pratiques ESG, les entreprises suisses renforcent leur réputation et leur image de marque, et améliorent leur performance financière à long terme en attirant des investisseurs et des clients soucieux de l'impact environnemental et social de leurs choix.
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Auteur et personne de contact : Damien Conus
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